Le combat d'une vie
Brigitte Bardot donne un sens à sa renommée internationale
Au début des années 70, quelques articles
dénoncent les massacres de phoques au Canada, les tueries vont alors de
150 à 300 000 phoques suivant les années.
Dès 1976, Brigitte Bardot déclenche une vaste campagne
internationale contre le massacre des phoques perpétré par le Canada
mais aussi par la Norvège. Les méthodes employées sont d'une cruauté
hallucinante : âgés de 15 jours à peine, se laissant aisément approcher
par les chasseurs, les blanchons sont assommés à grands coups de massue,
puis dépecés sur place, parfois encore conscients, devant les mères
impuissantes qui restent souvent plusieurs jours auprès du petit corps
ensanglanté, dépouillé de sa fourrure et laissé sur la glace par les
assassins.Les mères tentent de réchauffer le cadavre nu de leur petit et de l'allaiter encore…
1976 toujours, une manifestation menée par Brigitte Bardot devant l'Ambassade de Norvège et de nombreuses interventions médiatiques remuent l'opinion publique mais ne suffisent pas à raisonner un tant soit peu les responsables de cette boucherie. L'offensive est alors lancée :1977, Brigitte Bardot propose son aide à Franz Weber et se rend sur la banquise canadienne
Le 15 mars 1977, premier jour du périple au cœur de l'horreur, alors que le gouvernement canadien fait tout son possible pour empêcher l'arrivée des défenseurs des animaux martyrs au camp de Blanc Sablon (lieu exact du massacre), on apprend que le Président Giscard d'Estaing vient d'interdire l'importation de peaux de phoques en France : rare mais réconfortante bonne nouvelle.La bataille européenne
En 1978, Brigitte Bardot se rend au Conseil de l'Europe afin de militer pour un embargo européen. Ce sera le premier combat européen contre la cruauté sur les animaux, il aboutira, en 1983, à la fermeture des frontières européennes aux fourrures de blanchons. Après l’interdiction européenne, les massacres diminuent très fortement, alors que plus de 200 000 phoques étaient encore abattus en 1981, ils seront moins de 20 000 en 1985, plus bas niveau de toute l’histoire de la chasse aux phoques au Canada.1995, le Canada reprend la chasse intensive
Après quelques années de répit, le Canada annonce une reprise des massacres intensifs de phoques. Le commerce ne portera plus sur la fourrure de blanchon mais sur la fourrure des juvéniles. Brigitte Bardot repart en guerre, sa Fondation organise une conférence presse à Paris puis BB se rend aux ambassades de la Norvège et du Canada. En 1997, plus de 250 000 phoques abattus, du jamais vu depuis 1970En 2002, les quotas explosent, plus de 300 000 phoques seront massacrés. La course folle continue et en 2004, alors que la Canada fixe un quota de 350 000, les chasseurs abattent 365 971 phoques… il faut remonter à 1956 pour un tel massacre
2006, Brigitte Bardot se rend au Canada puis milite pour un embargo européen
Trente ans après son 1er voyage, Brigitte Bardot repart au Canada. L'impact médiatique est très fort dans le pays, la conférence de presse de la Fondation sera retransmise en direct sur les chaînes canadiennes, Paul Watson est le seul à avoir répondu présent pour soutenir l’action de Brigitte Bardot.De retour du Canada, Brigitte Bardot se rend à la Commission européenne pour rencontrer Stavros Dimas et sensibiliser le commissaire sur la situation des phoques et la nécessité de proposer un embargo européen sur tous les produits issus de ce massacre… Rencontre déterminante. Au même moment, la Fondation Brigitte Bardot sera présente au Parlement européen pour soutenir une déclaration écrite demandant à la Commission de présenter une interdiction du commerce des produits issus de la chasse aux phoques, déclaration adoptée en septembre à la majorité, 425 députés ont signé le texte.
L'Europe décrète un embargo européen le jour de la Sainte Brigitte
En 2008, le Commissaire européen Stavros Dimas choisit le jour de la Sainte Brigitte pour présenter sa proposition de règlement visant à fermer les frontières européennes aux produits issus de la chasse aux phoques et autres pinnipèdes. Dans sa présentation à la presse, Stavros Dimas rendra hommage à l’action de Brigitte Bardot et de sa Fondation.Commence alors un gros travail de lobbying auprès du Conseil (ministres européens) et du Parlement européen. La FBB dispose pour cela, outre la cruauté de ces massacres, d’arguments irréfutables et nouveaux pour certainsRéchauffement climatique, menace supplémentaire pour une espèce confrontée à un changement de son habitat, très forte mortalité des jeunes due à la fonte des glaces (les scientifiques du gouvernement canadien estiment qu'en 2002, 75 % des bébés phoques dans le Golfe du St. Laurent sont morts avant même que la chasse n'ait commencé),
Morues, le phoque longtemps accusé de mettre en danger l’espèce n’est plus mis en cause par les autorités canadiennes, le phoque mange des morues mais il mange aussi des prédateurs de ce poisson, le prélèvement du phoque n’a donc pas d’incidence sur la population de morues,
Avis scientifique de l’EFSA, afin de consolider sa proposition de règlement, le Commissaire Stavros Dimas demande à l’EFSA de rédiger un avis scientifique. Dans cet avis, adopté en décembre 2007, il est écrit que les phoques peuvent être «dépecés alors qu’ils sont encore conscients, ce qui entraîne des douleurs, de la détresse, de la peur et d’autres formes de souffrance. De plus, ils peuvent être touchés et perdus avec des blessures pouvant leur infliger des souffrances et menacer leur survie dans la nature. En ce qui concerne la vérification de chaque phoque, visant à s’assurer qu’il est mort ou inconscient, il a été estimé que cela n’est pas toujours pratiqué efficacement et qu’il en résulte que les phoques sentent les coups de couteau du dépeçage, avant de perdre connaissance ou de mourir du fait de la saignée»
Fermeture des frontières européennes aux peaux de chats et de chiens, même si cela n’a rien à voir avec les phoques, ce règlement européen (sur lequel la FBB a également été très active), entré en application au 31 décembre 2008, crée un précédent qui nous servira pour défendre la position européenne sur les phoques (attaques du Canada auprès de l’OMC notamment).
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