LONDRES, 19 juin 2012 (AFP) - Le prince William
a appelé à un arrêt immédiat du braconnage qui coûte la vie à de
nombreux rhinocéros, massacrés en vue de vendre leurs cornes sur le
marché noir, lors d'une interview mardi à la BBC.
Le prince, qui parraine une fondation de défense de
ces animaux, le "Tusk Trust", visitait une réserve naturelle dans le
Kent (sud-est), où trois jeunes rhinocéros noirs ont été élevés en vue
de leur réintroduction dans le milieu naturel en Tanzanie. "Avec les
éléphants, les rhinocéros sont les plus grandes victimes du braconnage",
a constaté le fils aîné du prince Charles, rappelant que 245 rhinocéros
noirs ont déjà été tués cette année.On estime actuellement à 4.800 le
nombre de rhinocéros noirs survivant en Afrique, et à 20.700 le nombre
de rhinos blancs. Le braconnage des rhinocéros pour leur corne,
exploitée par la médecine traditionnelle asiatique, a augmenté de façon
exponentielle depuis quelques années, mettant en péril le travail
effectué depuis des décennies pour reconstituer la population sauvage de
cet animal. Certains prêtent à la corne de Rhinocéros des vertus
aphrodisiaques, voire le pouvoir de traiter des cancers, sans aucune
preuve scientifique. William s'est dit "très en colère" contre ceux qui
continuent de chasser les rhinocéros en dépit de leur statut d'espèce
menacéen appelant à un travail d'éducation sur le sujet. "Mon message
est simple : arrêtez", a-t-il lancé. Le prince a appelé les acheteurs de
défense de rhinocéros ou d'ivoire à peser les conséquences de leurs
actes, sachant que "c'est quelque chose qui a été prélevé sur un animal
assassiné pour que vous puissiez mettre cet objet décoratif sur votre
cheminée". La Chine, autrefois grande consommatrice, réussit assez bien à
faire respecter l'interdiction de vente et de trafic de corne, depuis
que son utilisation dans la médecine chinoise a été prohibée en 1993. La
demande provient aujourd'hui principalement du Vietnam.Dans la seule
Afrique du Sud, qui abrite entre 70 et 80% de tous les rhinos du monde,
la courbe du massacre a grimpé en flèche : treize rhinos braconnés en
2007, 448 en 2011, 245 depuis le début de l'année 2012, selon le
ministère sud-africain de l'Environnement.
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